3.3 Réduire la consommation énergétique

A - Un moyen de transport peu polluant

Les téléphériques fonctionnent la plupart du temps grâce à des moteurs électriques (sur d’anciens appareils, on trouve néanmoins encore des moteurs thermiques à pétrole). Ainsi, les téléphériques émettent peu de dioxyde et monoxyde de carbone (uniquement émis lors de la production de l’énergie). Etant donné que les téléphériques fonctionnent grâce à l’électricité, ils ne produisent des gaz à effet de serre que lors de la production : ils émettent donc ces gaz polluants indirectement lorsque c'est le cas. En effet, 5 % de la production d'électricité en France émet des gaz à effets de serre.

Histogramme des émissions de gaz polluants en fonction de différents moyens de transports.
Histogramme des émissions de gaz polluants en fonction de différents moyens de transports.
Anciennement disponible sur : http://www.doppelmayr.com/typo3temp/pics/887780aaa7.jpg (fichier supprimé depuis début février 2014)

B - Des solutions pour réduire la consommation énergétique

Premier constat

Un bon critère pour comparer l'efficacité énergétique de téléphériques est de calculer la valeur de la consommation énergétique par passager :
\( Consommation/passager = \frac{P_{moteur}}{Débit \ horaire}\)

Si l'on prend l'exemple de l'ancienne télécabine de Punta Bagna 1 construite en 1983 à Valfréjus, celle-ci était équipée d'un treuil comprenant deux moteurs de 320 kW, pour un débit final de 1029 personnes/heure. Lorsque celle-ci a été remplacée en 2009, Doppelmayr a décidé d'employer une nouvelle fois un treuil de deux moteurs, mais plus puissants puisque développant chacun 424 kW, pour un débit final de 2550 personnes/heure.
Si l'on calcule le rendement énergétique de ces deux appareils, on trouve pour l’ancienne télécabine de Punta Bagna à Valfréjus un consommation d'énergie de 662 W⋅passager⁻¹ alors que la nouvelle télécabine d’Arrondaz sur un tracé similaire se situe autour de 333 W⋅passager⁻¹, soit un appareil deux fois plus performant d’un point de vue énergétique. L'amélioration technique des téléphériques a permis d'avoir des appareils plus performants et efficaces. Pour que la comparaison soit plus intéressante, n’oublions pas que nous avons que nous avons considéré un remplacement d’un vieil appareil par un de même type plus récent.

Le variateur de vitesse

Un variateur de vitesse permet comme son nom l'indique de faire varier la vitesse d'un moteur. En effet, au lieu d'utiliser des dispositifs de perte de charges permettant de ralentir par frottements, la modification de vitesse se fait directement par le variateur en limitant la consommation énergétique, ce qui permet d'éviter les pertes d'énergie dues aux frottements.
Ainsi, on peut limiter de manière très impressionnante la consommation énergétique grâce à ce type d'appareils puisque l’appareil tourne plus ou moins vite pour s’adapter à la demande de passagers, et la consommation énergétique s’en ressent de fait.

C - Utilisation de l'énergie solaire

Des solutions plus économes

La technologie des panneaux solaires photovoltaïques est de plus en plus envisagée pour réduire l'impact sur l'environnement au niveau énergétique des téléphériques. En effet, le télésiège débrayable Hüttenkopf construit en 2012 ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine. Avec une production de 60 000 kWh grâce aux panneaux installés sous les couvertures des deux gares, la station réussit à produire un tiers de l'énergie nécessaire à l'exploitation du télésiège en une saison.

Les panneaux solaires sur le télésiège débrayable Hüttenkopf construit en 2012.
Les panneaux solaires sur le télésiège débrayable Hüttenkopf construit en 2012.
http://www.remontees-mecaniques.net/bdd/cache/reportages/4886/photos/93_8202.jpg

Pour comprendre comment ces panneaux peuvent convertir l'énergie lumineuse des photons en électricité, il faut en revenir au matériau qui les compose. En effet, au contact d'un métal tel que le silicium, l'énergie des photons est convertie en courant électrique continu. Certains métaux, comme le silicium peuvent permettre d'atteindre des productions de 150 \(Wc/m^{2}\) (150 W produits au maximum en instantané pour un rayon incident d'énergie 1000 W et à température de 25°C). Un mouvement d'électrons est alors créé, et le courant électrique circule jusqu'au composant. Un onduleur peut également être nécessaire pour convertir le courant continu en courant alternatif pouvant être utilisé sur les composants du téléphérique.

Schéma du fonctionnement d'un panneau photovoltaïque.
Schéma du fonctionnement d'un panneau photovoltaïque.
http://panneaux-solaires-photovoltaiques.evasol.fr/donnees/cms/originales/002-l-effet-photovoltaique.png